L'Artiste aborde son travail comme une recherche plus que comme une quête esthétique. Ses œuvres interrogent et confrontent, souvent en lien avec des thèmes sociaux et humains, parmi lesquels le féminisme et la violence occupent une place centrale. Elle ne cherche pas à séduire mais à provoquer une réflexion, à susciter un frottement qui ouvre un espace de questionnement. L’émotion naît ensuite, toujours partagée entre l’intime et l’universel, entre l’expérience personnelle de l’artiste et celle du spectateur.

Ses influences témoignent de cette volonté d’explorer le corps, l’intimité et les questions sociales. Alice Neel, Marina Abramović, Annette Messager, Georgia O’Keeffe, Niki de Saint Phalle et Barbara Kruger l’inspirent par leur audace, leur engagement et leur capacité à transformer l’intime en universel. Elle se sent proche du symbolisme et de l’art naïf, pour leur liberté et leur force de narration, mais aussi du figuratif, qui lui permet de représenter le réel avec intensité. Ces filiations traversent ses toiles et leur donnent une profondeur poétique et critique.

Le processus créatif d’Enora commence toujours par une phase de recherche et d’observation. Chaque sujet est étudié à travers la lecture, les échanges et l’expérience personnelle, avant de se transformer en croquis et en compositions minutieusement pensées. Rien n’est laissé au hasard : formes, lignes et couleurs participent toutes à la narration. L’artiste travaille à l’huile ou à l’acrylique, parfois au pinceau, parfois au doigt, selon ce qu’elle veut exprimer. Ses couleurs dominantes – bleu, rouge, orange, rose et vert – deviennent les vecteurs d’une expression à la fois sensible et percutante.

Pour Enora, l’art contemporain est un champ ouvert où tout peut être remis en question, qu’il s’agisse des matériaux, des formes ou des sujets. Elle y voit une manière de créer des dialogues, d’éveiller des émotions et de provoquer des réflexions. Être artiste, selon elle, c’est avoir pour mission de rendre visibles les expériences invisibilisées, d’offrir des espaces de contestation et d’échange, et d’incarner une forme de résistance par la création.

Ses aspirations sont à la hauteur de cette vision : vivre pleinement de son art, repousser ses propres limites et donner à son travail l’espace qu’il mérite. Elle rêve notamment d’exposer à la Bourse du Commerce, un lieu où l’art dialogue intensément avec le public et s’inscrit dans l’histoire contemporaine.

À travers ses toiles, Enora Fournier construit une œuvre à la fois intime et collective, fragile et puissante, où la couleur et la matière deviennent langage. Chaque peinture est une invitation à penser autrement, à ressentir autrement, et à voir dans l’art non pas seulement une esthétique, mais une expérience de vérité.