Son univers artistique s’ancre dans une constellation de références allant des maîtres baroques – Le Caravage, Artemisia Gentileschi, Frans Hals, Le Greco – aux peintres modernes et contemporains tels que Francis Bacon, Peter Doig, Adrian Ghenie ou Neo Rauch. Sa formation nourrit également une sensibilité cinématographique et photographique, qui se mêle subtilement à ses influences picturales.

Installé dans une ressourcerie artistique et culturelle, Fabien Déplanque choisit souvent de travailler sur des toiles déjà peintes. Il y superpose de nouvelles strates à l’huile, sans effacer totalement les images d’origine, créant ainsi des palimpsestes où couleurs, figures et paysages dialoguent entre eux. Cette démarche fait écho aux photogrammes de cinéma qu’il observait enfant dans les halls, images en noir et blanc à la fois frustrantes et fascinantes.

Sa peinture tend aussi à s’inscrire dans l’espace d’exposition : accrochées en polyptyques asymétriques, ses toiles se déploient comme les fragments d’un récit visuel, proche du synopsis cinématographique, invitant le spectateur à une narration suggérée plutôt qu’imposée. Parfois, des broderies viennent ponctuer ce processus, dans un geste spontané, presque rageur.

Le choix de l’huile, après des années d’acrylique, a transformé sa pratique. Ce médium, par ses résistances et ses temporalités, impose une discipline nouvelle qui nourrit son processus créatif. Ses œuvres trouvent toute leur résonance dans de grands espaces d’exposition, aux murs sobres, où la narration plastique peut se déployer librement.

Pour Fabien Déplanque, l’art n’est pas seulement une pratique, mais un mode de lecture du monde, parfois révélateur, parfois apaisant. Il le considère comme consubstantiel à l’humanité, indispensable à sa survie même.