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Coline Brocato

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Peinture

Style :

Figuratif

Situé à :

Alpes-de-Haute-Provence

Infos :

Baccalauréat STI Arts Appliqués

Beaux Arts de Quimper


Née à Aix-en-Provence en 1985, Coline Brocato développe un univers artistique à la croisée de l’intime et du politique. Timide mais déterminée, elle se définit comme une artiste hypersensible, viscérale, et profondément engagée dans la cause féministe.

Chez Coline, peindre n’est pas un simple exercice de représentation : c’est un geste de survie, une traversée émotionnelle qui touche à l’os. Son médium de prédilection — l’acrylique sur papier chiffon — témoigne d’une volonté de conjuguer souplesse et densité, urgence et sensibilité. Le choix du papier, matière humble, texturée, vivante, permet à la couleur de s’imprégner, de s’étaler, de se contracter comme une peau éprouvée par le temps.

Ses figures — toujours humaines, souvent féminines, nues ou à peine couvertes — s’inscrivent dans une tradition du corps incarné, vulnérable, mais jamais passif. Ce sont des corps en tension, parfois meurtris, parfois en suspension, toujours porteurs d’un récit plus vaste qu’eux-mêmes. Leur nudité n’est pas un ornement : elle est le lieu même de la revendication.


Chez Brocato, l’intime n’est jamais clos sur lui-même. Il devient un levier de conscientisation, un territoire où se joue la réappropriation du corps, de la parole, de la narration. Ses compositions, souvent frontales, ne ménagent pas le regard du spectateur : elles nous mettent face à la violence systémique, aux injonctions faites aux corps féminins, aux mécanismes de domination.

Ce qui frappe, c’est la capacité de l’artiste à incarner ces problématiques dans une iconographie qui reste profondément humaine. Pas de slogans, pas de simplifications. Seulement des regards, des gestes, des postures, qui disent la douleur, la solidarité, l’impuissance, ou la puissance retrouvée. Coline est une artiste dont le questionnement s'articule autour de l'oppression et des discrimintations pour les personnes LGBTQIA+, victimes de racismes, en situation de handicap, représentants de minorité, etc... 


L’influence de figures comme Ana Mendieta ou Faith Ringgold se fait sentir dans cette volonté de faire du corps un territoire politique, mais aussi sacré, traversé par la mémoire collective et les luttes individuelles.


Esthétiquement, l’œuvre de Coline Brocato oscille entre douceur et brutalité. Les couleurs sont franches, parfois presque violentes — verts acides, oranges profonds, bleus abyssaux — mais toujours au service d’un récit émotionnel fort. La composition brouille parfois les repères spatiaux, comme si l’on se trouvait dans une scène flottante, entre rêve et réalité, entre cauchemar social et fantasme de réparation.

Les visages, sculptés par des ombres marquées, les mains crispées, les torses tendus, disent mieux que tout discours les tensions intérieures et les luttes invisibles. Il y a dans cette peinture une forme d’expressionnisme contemporain, non pas surjoué, mais enraciné dans le vécu.


Coline Brocato ne cherche pas à s’inscrire dans les circuits classiques de l’art décoratif ou du marché. Ce qu’elle recherche, ce sont des espaces d’écoute, de parole et d’action : centres d’art engagés, lieux d’exposition militants, collectifs féministes, galeries à la programmation alternative. Elle souhaite exposer là où la parole trouve un écho, là où les images peuvent encore déranger, faire naître une réflexion, provoquer une émotion.

Installée dans le Sud de la France, elle envisage aussi une ouverture vers d’autres territoires, notamment la scène parisienne, où les enjeux politiques et artistiques se rencontrent avec une intensité renouvelée.


Coline peint le monde depuis ses entrailles. Son œuvre ne se laisse pas apprivoiser facilement. Elle résiste, interpelle, dérange parfois, mais ne laisse jamais indifférent. Dans une époque où la saturation des images peut engendrer l’anesthésie, elle rappelle que l’art peut — et doit — rester un espace de friction, de transformation et de prise de conscience.

Ses personnages, ses corps, ses drames muets sont autant de miroirs tendus vers notre humanité blessée mais debout. Coline Brocato ne cherche pas à plaire. Elle cherche à dire. Et c’est précisément là que réside la force de son œuvre.

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